Alors, voici les nouvelles !
Cette semaine, nous avons participé à 2 petites journées de stage chez Jean-Michel Jolly, dans les Alpes de Haute-Provence. C'est un super moniteur, sympa, et patient, et les brebis, des Vendéennes, des Thônes et Martod, et quelques Mérinos, assez mobiles et réactives, ont permis de travailler les points faibles de Matty...
Jean-Michel a bien aimé ma chienne, et il a su trouver le pourquoi de mes problèmes, et comment compenser ses défauts.
Son principal défaut étant son manque de puissance, qui la pousse à balayer de droite à gauche pour avoir quand même de l'impact, il faut que j'arrive à la caler, pour qu'elle marche à peu prés droit, et plus à distance, pour qu'elle ait une vue d'ensemble du lot de moutons, ce qui lui donnera moins envie de balayer... etc...
J'étais consciente du problème, et essayais d'obtenir ce résultat depuis longtemps, sans y arriver. Et plus elle s'excitait derrière, plus ça m'agaçait, et sans m'en rendre compte, je durcissais ma voix, je m'énervais, et elle, comme une éponge sensible qu'elle est, elle s'excitait de plus en plus....
Ça, cette excitabilité, c'est son deuxième gros défaut. Mais comme je le sentais depuis quelques temps, ce défaut était encore amplifié par mon attitude...
Jean-Michel m'a montré des exercices, des techniques... Marcher sur le chien pour lui imposer le stop... Alterner les pousses, la conduite, les recherches, pour empêcher que la chienne anticipe et me grille mes ordres parce qu'elle sait ce que je vais lui demander... Si elle ne peut plus anticiper, elle sera plus à l'écoute...
Travailler avec une longe qui lui entoure le ventre, ce qui permet, en pousse, d'obtenir plus facilement le stop en marchant sur la longe (tout en disant l'ordre). La longe restant présente à l'esprit de la chienne à cause de la gène qu'elle lui occasionne, une part de son attention reste aussi tourné vers son conducteur. Le but étant que le chien soit toujours attentif à son conducteur, tout en surveillant les bêtes....
Il m'a aussi demandé de faire attention aux positionnements de mon corps. Toujours se mettre face à la direction où on veut que le chien avance, ou les épaule tournées, dans le cas d'un départ en recherche....
ET SURTOUT, il m'a obligée à surveiller ma voix.... Quand je croyais parler gentiment, c'était encore trop dur... (Merci Nath !) A un moment, j'ai eu comme un déclic, et je me suis appliquée à parler vraiment doucement.... Et d'un seul coup, j'ai vu ma chienne se poser un peu (toujours dans l'anticipation quand même !), et j'ai pu capter son regard de temps en temps, ce qui prouvait qu'elle était plus à mon écoute.... C'était magique !
Bon, ça n'a pas duré, mais maintenant je sais comment faire. A moi de penser à me surveiller, et de réussir à reproduire ce qui s'est passé à ce moment là ! Ça ne va pas être simple, car il faut que je maîtrise mes nerfs....
Pas simple de poser sa voix, surtout quand les brebis sautent en l'air et que kelpinette ne pense qu'à bloquer les fuites....
Je ne sais plus qui me disait :"plus il y a urgence, plus il faut être calme...". Le principe, c'est que si le ton de ta voix transmet des doutes et de l'inquiétude, ton chien pense que tu ne maîtrises pas ta part du boulot (car on est toujours une équipe), alors il essaye de tout gérer, et monte lui-même en excitation... Et on s'énerve, et le chien s'énerve.... Et c'est le début d'une escalade....
Bref, j'ai appris plein de choses ! Et l'accueil était vraiment génial !